Édition du lundi 17 juin 2002
Abstention : nouveau record à près de 40%
Le taux d'abstention a grimpé dimanche à un nouveau record historique pour des élections législatives, atteignant près de 40%, soit près de 4 points de plus qu'au premier tour (35,59%). Particulièrement importante chez les jeunes le 9 juin dernier, l'abstention de dimanche semble prouver que le sursaut civique observé au second tour de la présidentielle le 5 mai avec la présence de Jean-Marie Le Pen n'a pas duré longtemps.
Le taux d'abstention du second tour dépasse de 7 points environ celui qui avait été observé au second tour de 1993 (32,4%), qui constituait jusqu'à présent la référence la plus basse pour un second dimanche législatif.
La participation n'a pas souffert des vacances scolaires, ni des nombreux ponts du mois de mai, comme cela avait été le cas lors de l'élection présidentielle. Mais elle a pu souffrir de l'intérêt des Français pour la Coupe du monde de football, malgré l'élimination de l'équipe de France, de la Fête des pères et du beau temps qui a régné sur la France, comme le 21 avril.
Les électeurs ont pu également être lassés par la répétition des scrutins : quatre consultations nationales en sept semaines. Certains d'entre eux ont également pu juger inutile de se déplacer une nouvelle fois, considérant que les jeux étaient déjà faits à l'issue du premier tour de scrutin et sont restés insensibles aux appels à la mobilisation lancés à droite et à gauche.
Enfin, des électeurs de gauche, privés de véritable leader depuis le retrait de la vie publique de Lionel Jospin, ont sans doute préféré de nouveau s'abstenir et n'ont pas craint apparemment de donner tous les leviers de commande à la droite.
La moyenne nationale d'abstention, d'après des résultats dimanche à 22h30 portant sur près de 400 circonscriptions, a atteint 39%. Dans plus de 180 circonscriptions, l'abstention a dépassé ce taux. Dans 14 circonscriptions, elle a dépassé 50%, pour atteindre jusqu'à 62,91% à Denain (Nord). Elle se situe entre 45 et 50% dans 46 circonscriptions et entre 39 et 45% dans 123 circonscriptions. Soit au total 183 circonscriptions au-dessus de la moyenne nationale.
A Denain et à Marchiennes, deux circonscriptions du Nord qui enregistrent les plus forts taux d'abstention de France, avec respectivement 62,91% et 61,88%, ainsi que les plus importants taux de votes blancs, avec respectivement 27,49% et 25,51%, un seul candidat, communiste, était présent au second tour, après le retrait du candidat socialiste arrivé deuxième au premier tour et l'élimination des autres candidats.
Autre cas de figure parmi les 14 circonscriptions à plus de 50% d'abstention, des duels UMP/FN au second tour se sont produits dans 3 circonscriptions : à Boulay (Moselle, 54% d'abstention), à Haguenau (Bas-Rhin, 53%) et à Illzach (Haut-Rhin, 52,2%).
Des duels entre candidats de la droite parlementaire sont intervenus dans deux circonscriptions : à Ribeauvillé (Haut-Rhin, 53,3% d'abstention et 12,5% de votes blancs) et à Selestat (Bas-Rhin, 52,7%).
Dans 5 circonscriptions, le second tour opposait un candidat UMP à un socialiste. Le fort taux d'abstention s'explique alors par les bons résultats de la droite au premier tour, qui laissaient présager une victoire facile au second. C'est le cas dans 3 circonscriptions de la Moselle, Hayange (54,6%), Forbach (54,2%) et Thionville (50,2%), ainsi qu'à Annemasse (Haute-Savoie, 50,2%) et à Huningue (Haut-Rhin, 50,1%).
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